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2012 : Brésil
12 décembre 2011

Descente de l'Amazone

 

Jeudi 8 décembre 2011 - Manaus

 

Hier matin à 9 h, j’étais au Teatro Amazonas pour la première visite guidée de la journée. J’ai eu de la chance parce qu’il y avait justement une répétition avec orchestre, chœur et solistes. L’intérieur de ce théâtre m’a beaucoup rappelé celui que j’ai visité à Cienfuegos, Cuba. Le guide m’a dit qu’il avait eu la Scala comme modèle. Sa vocation était le divertissement des riches, triés sur le volet dans cette ville qui ne comptait alors qu’environ 50 000 habitants. En observant bien le plafond, j’ai cru deviner qu’il n’était PAS constitué d’une seule pièce… La salle de bal qu’on visite en pantoufles de feutre à cause des bois précieux qui composent les motifs du plancher donne sur une véranda où la belle société allait prendre des rafraichissements aux entractes…

Le guide m’a affirmé que Sarah Bernhard s’y serait produite, de même que Pavarotti et le Bolchoï, notamment. Faudra que je fasse quelques recherches quand je serai connecté.

Dans un supermarché sur le chemin du retour à l’hôtel, j’ai fait de petites provisions pour le bateau (jus, biscuits, nourriture pour bébés, sardines…), très incertain de la composition des menus. J’ai fait la file à la caisse pendant près d’une demi-heure. J’ai parfois l’impression que le Brésil est « en émergence » justement parce que le sens des affaires n’est pas encore mis en application partout. Les gens sont prêts à payer leurs achats! Il suffirait d’augmenter le nombre de caisses pour accélérer la rentrée des profits.

 

Prochain objectif : l’embarquement, si possible avant 14 h

Mes renseignements concernant l’embarquement n’étant pas clairs, j’ai demandé conseil à la réception de l’hôtel. Le préposé a appelé un de ses amis chauffeur de taxi qui m’a conduit à un endroit (autre que les deux options que j’avais explorées) et a confié ma valise à un inconnu qui trainait par là. Celui-ci a mis ma valise (d’environ 20 kg) sur sa tête, en dépit de mes explications relatives à l’utilité des roues et de la poignée, et je l’ai suivi presqu’à la course jusqu’au bateau. Là, il a traversé la passerelle de fortune (à peine un mètre de large, en bois), s’est expliqué avec une préposée et a monté ma valise jusqu’à ma « cabine ». Il m’a demandé plus que ce qui avait été convenu, mais j’ai coupé la poire en deux. Si ce n’était de ce chauffeur de taxi et de ce porteur, je ne sais pas si je serais parvenu à monter à bord. J’ai su plus tard qu’il aurait aussi été possible de se faire déposer en canot-moteur; mais où et comment?

Une bonne partie de l’après-midi, on a chargé des marchandises, à bras. En ce qui concerne les gens qui dorment dans des hamacs, ils ne sont pas sur le pont « supérieur » (que j’appellerais plus simplement pont d’en haut) mais bien juste au-dessus de la cale, à environ 50 cm de distance les uns des autres. Une fois tendus en quinconce, quatre hamacs font pratiquement la largeur du bateau. Je n’avais encore jamais vu une telle promiscuité. Même chose sur deux niveaux.

Quant à ma cabine, au troisième, je me compte chanceux. En entrant, il y a un petit espace avec un banc sur lequel j’ai posé ma valise. Une porte (!) donne sur l’espace couchette (matelas double avec un drap mince, point. J’avais eu l’idée de génie d’apporter un vieux drap cousu en pochette (de même largeur) et je m’en félicite. Une autre porte donne sur la salle de toilette : lavabo à l’eau brunâtre, toilette à l’eau brunâtre et douche.

Je sais à quoi vous pensez! En fait, l’eau de la douche m’a semblé transparente. Espérons que je pourrai tenir sans avoir à faire trop de petits lavages. Pour ce qui est de la clim., je la qualifierais plutôt de ventilation légère.

Au total, j’ai trois hublots (carrés) à fenêtres coulissantes qui sont teintées de manière à voir vers l’extérieur, mais non vers l’intérieur. Le soir, on tire un rideau opaque. Assis sur la couchette, je peux voir défiler une ligne d’arbres. La végétation n’évoque en rien la jungle, sauf quand on s’approche de la rive. Ça pourrait être n’importe où. Je n’aurai pas l’occasion de pénétrer à l’intérieur pour expérimenter la vraie jungle amazonienne et pour être franc, je n’en ai pas de regret. On trouve aisément des reportages-télé plus représentatifs de cette réalité (et nettement moins dangereux côté bébittes) que de celle très partielle que j’aurais pu en tirer comme touriste de passage.

La cabine dispose de quatre prises de courant; je peux donc recharger mon notebook. Dans l’avion, j’avais déjà lu sur mon IPod une nouvelle de Sherlock Holmes. Il ne me reste qu’un roman numérique sur le notebook.

Le petit-déjeuner est disponible entre 6 h et 8 h. Quelqu’un circule en sonnant une cloche pour annoncer les repas. J’aime me lever très tôt alors j’étais parmi les premiers. La salle où il est servi se trouve au deuxième, à l’arrière du bateau. Il faut donc se faufiler parmi les gens qui s’extirpent de leur hamac et font leur toilette. Il y a environ six toilettes et six douches, dont certaines hors d'usage, sur chacun des deux niveaux pour une centaine de passagers, hommes, femmes et enfants, locaux et quelques rares touristes. Le petit-déj. coûte 3 $ : un morceau de fuit, un pain, trois bouchées d’œufs brouillés tièdes, une languette de fromage et une autre d’une viande quelconque, avec un petit verre de café archi sucré. On se partage les quatre tables à tour de rôle. C’est aussi pour connaître ça que j’aime voyager. J’observe, discrètement. Ayant décidé de m’apporter un autre petit verre de café à ma cabine, je me suis frayé le chemin jusqu’à la porte, mais la pluie avait commencé. C’est comme si on m’avait jeté dans un film, avec du vrai vent.

Plus tard, le soleil est revenu et il montre bien la couleur café-au-lait-délavé du fleuve.

Avec le temps, les gens commencent à faire connaissance. On se salue, on occupe les mêmes places sur les coursives de chaque niveau. Les passagers-à-hamac n’osent pas monter plus haut, mais si l’un deux donne l’exemple, ce sera l’invasion.

Un employé est passé deux fois pour tester l’eau dans ma cabine. Peut-être qu’il a des doutes sur certains raccords… J’apprendrai plus tard que l’eau est de même nature dans la cabine d’autres passagers… J’essaie la douche occasionnellement et quand il y a de l’eau, je me rince rapidement.

En début de soirée, on a fait une escale, je ne sais où. Trois gars ont déchargé des « pack » de 8 bières, les balançant de la cale sur la plateforme d’un camion. Au début, je me suis demandé combien ils allaient en débarquer : 50 ? 100 ? Et bien non. J’ai compté 15 rangées de 11 par 8 de haut, soit plus de 1 300. Il se boira donc bientôt plus de 10 000 bières dans ce village. Joyeux Noël!

Vers minuit trente, on a fait une autre escale. Il y en a un qui a descendu sa moto du quai sur pilotis par un escalier à paliers en bois, avant de la monter à bord.

 

 

Vendredi 9 décembre 2011 - Santarém

Ce matin, on fait une escale de quelques heures à Santarém, à mi-chemin entre Manaus et Belém. Je débarque avec deux filles et on va faire un petit tour dans la ville. J’en profite pour passer chez le coiffeur. Vous ne devinerez jamais le nom du salon : Montréal! Selon le vieux coiffeur (vieux comme son miroir, les affiches, la peinture sur les murs…), le nom vient du fait qu’il s’y est tenu une coupe du monde de je ne sais trop quel sport. Peut-être qu’il faisait référence à l’Expo 67… Pour la barbe, il n’utilise pas de mousse mais plutôt un gel. Il applique ensuite un masque conique chauffant (branché à l’électricité) et rase ensuite à la pioche. Excellent résultat!

Après une bouchée et un café, retour sur le bateau. Ici, le croisement des eaux d’un affluent avec l’Amazone est particulièrement évident. La composition et la densité de ces eaux sont si différentes qu’elles ne se mêlent pas. On navigue donc sur un fleuve en deux couleurs.

Pour le souper, j’ai pris LE plat pour emporter. On ne penserait jamais à combiner des nouilles, du riz, de la farine de manioc et des fèves (genre au lard). Je me suis passé de la viande : une semelle de bœuf.

 

 

Dimanche 11 décembre 2011

Ce soir, j’ai vu un superbe soleil orange descendre dans la mer et peu après, une superbe lune de même couleur et de même taille se lever à l’horizon.

En arrivant à Brasilia, on ajoutait trois heures. À Manaus, on retranchait deux heures. À Santarém, on ajoutait une heure. Question : quelle heure est-il maintenant à Montréal?

On devait arriver à Belém en fin d’avant-midi, mais on est plutôt arrivé vers 2 h du matin, après une nuit mouvementée par une houle assez forte. Je n’avais encore jamais tangué comme ça! Je me sentais comme un vrai marin! Je suis resté dans ma cabine jusqu’au lever du jour afin de prendre un taxi vers l’hôtel dans des conditions plus sécuritaires (je l'ai d'ailleurs partagé avec des «locaux »). Ma chambre est très bien. Il y a une petite piscine dans une cour intérieure. Après la sieste, j’irai explorer la ville… et je vous reviendrai plus tard. Allez voir les nouvelles photos!

 

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Commentaires
P
Fleur de Macadam?<br /> <br /> On se connaît ou vous passez?<br /> <br /> Pour répondre à la question, les quelques photos que j'ai sont dans l'album, dans la section de droite en haut. Je sais, il n'y en a pas beaucoup, mais ça demande du temps (et une connexion Internet).<br /> <br /> Je ne les ajoute pas toutes parce qu'elles ont davantage d'intérêt pour celui qui « était là ». Et puis, qui aime vraiment regarder l'album des autres?<br /> <br /> ...
F
Quel récit truculent.<br /> Mais où sont les photos?
P
Diane, ton commentaire sur l'heure m'a bien fait rire. Je ne m'attendais pas...
D
Salut Robert,<br /> Eh bien,ça change des photos de croisière habituelles ! Un vrai bonheur ! J'ai bien aimé, entre autres,la photo de ton porteur et les deux jolis garçons sur la gauche,... sans parler des sublimes hamacs et du fabuleux théâtre. Quant à toi, continue sur ton erre d'aller,ça te réussit.<br /> Pour répondre à ta question toute rhétorique : il est présentement 10 h 20 à Montréal (QC), mais ça ne durera pas.<br /> Bises,<br /> Diane
S
En fait...c'est la croisière s'amuse ton bateau en genre plus petit!
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