Brasilia et Manaus

Mardi 6 décembre - Brasilia

Dimanche matin, je me suis levé à 7 h. Je suis allé porter ma voiture chez Mireille T. pour qu’elle aussi (la voiture) reste au chaud dans un garage pendant les prochaines semaines. En après-midi, Denise H. a eu la gentillesse de venir me conduire à l’aéroPET et je suis bien arrivé dans cette bizarre capitale du Brésil lundi matin vers 7 h, un peu sur les rotules. Avec l’âge, les répercussions d’un 24 heures en ligne prennent un peu plus de temps à s’estomper, et encore…

L’autobus m’ayant laissé au mauvais hôtel, j’ai décidé de marcher, (j’évite les taxis, inutilement chers). Il m’a fallu traverser l’autoroute principale avec mon bagage et même faire un petit bout dans le gazon. Au passage, j’en ai profité pour photographier la tour radio-télé au sommet de laquelle je suis monté en après-midi.

Pour se représenter Brasilia, imaginez l’Expo 67 en plus vaste, 40 ans plus tard, à la limite de l’abandon mais encore habitée! En revanche, les centres d’achats sont méga-super-modernes et constituent malheureusement le cœur de l’activité urbaine. Comme pratiquement partout dans le monde, ils sont identiques au Centre Eaton, tant sur le plan de l’apparence que du contenu.

J’ai soupé d’un demi-sandwich acheté dans une gargote sur le trottoir. Je dis « demi » parce qu’un enfant d’environ 10 ans m’a arraché l’autre moitié. Sa dextérité aurait largement mérité le sandwich complet. J’ai failli le rappeler pour lui offrir le Coke, mais je me suis dit que ma peau ne vaudrait pas chère si toute sa bande de gitans entendait mon appel : «Hey, meniho, você quer um Coka? »

Hôtel. Je devrais le savoir depuis le temps : la poignée pour l’eau chaude de la douche n’est pas nécessairement celle de gauche.

Je repasserai par Brasilia à la fin du voyage. J’aurai presque deux jours pour essayer d’en tirer un peu plus de substance.

Je prends maintenant l’avion pour Manaus. J’aime la compagnie TAM. Au décollage et à l’atterrissage, une brume rafraichissante est diffusée du plafond. De plus, les sièges sont larges.

Manaus

Pour la petite histoire, quand Goodyear a découvert la vulcanisation en 1839 et encore plus quand Dunlop a inventé le pneu en 1887, le latex (particulièrement abondant ici et déjà connu des amérindiens sous le nom d’hévéa) est devenu particulièrement populaire et c’est ce qui a engendré la création de cette ville en pleine jungle. Certains y ont fait fortune au point d’envoyer laver leur linge à Paris, parce que l’eau du Rio Negro était trop noire… Plus chic que ça…

C’est aussi cette richesse subite qui explique la construction du fameux Teatro Amazonas. Tous les matériaux ont été importés d’Europe : acier d’Angleterre, marbre de Carrare, marqueterie de France, tuiles d’Alsace, miroirs de Venise, etc. Le bois venait de l’Amazonie, mais a été sculpté au Portugal. Même le plafond aurait été peint en France et rapporté en un seul morceau. (Je me demande s’il ne faudrait pas ici en prendre et en laisser un peu).

Bref, la situation économique désastreuse des années ’20 et le fait que les Anglais ont « semé » des graines de l’hévéa dans leurs autres colonies afin de créer une concurrence, ont eu pour conséquence la fermeture et abandon de cet opéra en 1925. Heureusement, il a depuis été rénové plus d’une fois.

Hôtel. C’est incroyable jusqu’à quel point un hôtel peut être différent entre les photos trouvées par Internet et la réalité…

En fin d’après-midi, j’ai marché jusqu’au port, j’ai déambulé dans des rues chargées à bloc de vendeurs de pacotille, j’ai négocié une bouteille d’eau et je suis allé manger à une terrasse qui longe le fameux Teatro Amazonas.

Mais, je ne suis pas venu jusqu’ici pour rien.

Mercredi matin, je prends un bateau, que dis-je, un rafiot, un tuf-tuf, pour descendre l’Amazone pendant cinq jours jusqu’à Belém. (Retournez voir la carte). Ce bateau transporte aussi des travailleurs et des marchandises. J’ai loué ce qu’il y avait de « mieux », soit une cabine avec salle de bain et climatisation, mais je ne me fais pas d’illusions; le confort sera très sommaire. Les plus aventuriers dorment sur le pont supérieur dans des hamacs.Ça donne une idée. Pour toute activité, on regardera passer le fleuve.

 Je serai donc vraiment déconnecté jusqu’au dimanche 11 décembre.

 Maman : oui, j’ai mon vaccin contre la fièvre jaune et j’ai apporté du chasse-moustiques!

Comments

[Parasol]

Il me manque la chevelure et le chien...

Je vais essayer d'aller voir le film en portugais, pour le fun...!

[Suzanne tite soe]

Salut Robert,
Quel plaisir de suivre ton aventure! Comme dit ton amie...moi qui arrive justement de voir le film. je suis d'accord avec elle...c'est tout comme Tintin! je n'ai jamais voyagé au Brésil amis j'ai l'impression d'être là. La température est à combien? Les gens sont comment à part de voler les sandwichs?

[Diane]

Salut Robert,
Tu es le nouveau Tintin ! Je vais suivre tes nouvelles aventures avec grand plaisir et je te souhaite encore plus de plaisir à les vivre.
À bientôt,
Diane