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2012 : Brésil
12 janvier 2012

Compte à rebours


Dimanche 8 janvier 2012

Je suis arrivé tôt au théâtre et j’ai eu une place. J’aime bien ces lieux culturels underground. Quelques bancs dehors pour socialiser, salle minuscule, aucun décor… Plus d’une fois, j’ai vu un acteur ou un présentateur dire boa noite au public qui répond boa noite en cœur. Je sais que je n’ai pas tout compris parce qu’à quelques reprises toute la salle a éclaté de rire, sauf moi. Ça peut arriver à un Français au Québec!

En rentrant, j’ai flyé un autobus qui ne s’est pas arrêté. Un gars qui attendait au même arrêt m’a dit, comme pour excuser le Brésil entier, que c’était un chauffeur mal élevé. J’en ai flyé un autre et on est montés.

En faisant un petit tour près du phare avant de rentrer, j’ai encore observé certaines singularités plus ou moins accentuées entre le Nord du Sud, soit, sans le désordre : manipuler des menus collants, éventrer les poubelles pour manger, porter un enfant sur ses épaules avec l’aisance d’un animal, porter son propre corps avec superbe, porter n’importe quel vêtement ou accessoire sans l’ombre du moindre souci de ce que pourraient penser les gens (art primitif admirable), s’interpeler en sifflant ou criant, croiser des drogués perdus ou flamboyants…

Une pensée de Casanova à méditer : « Aussi grand que soit un trou, il y a toujours quelque chose autour. »

 

Lundi 9 janvier 2012

Ce soir, rendez-vous dans le Pelourinho avec un couple de Français croisés sur le bateau. On a d’abord pris l’apéro dans un bar à caipirinhas, puis on a mangé au Zulu Bar. Ça m’a fait du bien de parler français, surtout  avec des voyageurs si naturellement sympathiques (je sais qu’ils vont lire ce blogue, alors je n’en mettrai pas trop…). Bonjour Gérard et Marie-Agnès!

Sinon, je continue sur ma lancée farniente

 

Mercredi 11 janvier 2012

Objectif de la journée (mise à part une heure à la plage) : le marché de São Joachim. Vers 14 h, j’ai retrouvé mon copain Carlos devant le Marché Modelo (royaume du t-shirt et de la bébelle), au pied de l’ascenseur qui coûte environ 8 ¢ pour passer de la ville basse à la ville haute. On a pris un bus pour cet autre marché moins connu des touristes. J’y étais allé l’an passé et j’en ai reconnu les odeurs; un mélange de Marché Jean-Talon, des Halles au XVIIIe et de la Cour des miracles. Dans ce labyrinthe couvert, j’ai vu un gars transporter une chèvre chevrotant sur un tas de poules dans une brouette, une dinde en liberté, des étals de crevettes, des comptoirs de viandes offrant aux mouches des pieds de bêtes et ce qui m’a paru être des abats, le tout exhalant une odeur puissante que j’imaginerais dans un labo d’autopsies (le plat national, le Feijoada est justement à base de fèves noires, de riz et de toutes sortes de viandes de bœuf et de porc). Étalages d’épices et de bouteilles d’huile de dende, baraques de poteries qui semblent reposer là depuis des siècles, vendeurs endormis devant un écran de télé, salon de barbier 1940. Carlos a pris un pouding au tapioca chaud d’un vendeur ambulant, mais je me suis abstenu.

Et puis, au tournant d’une ruelle, une cage avec des oiseaux, des vieux qui jouent aux dominos, la vue colorée et réconfortante de fruits frais, des babioles de paille et ustensiles de cuisine en fer, la quincaillerie voisinant l’épicerie. Immanquable, une petite jasette avec un vieux qui m’a raconté avoir vu un reportage sur le froid Canada…

Pour le retour, on est montés en funiculaire jusque dans un quartier populaire pour prendre une crème glacée et on est redescendus de la même manière, toujours à 8 ¢ la ride. Je revois la préposée au tourniquet : elle papote avec une copine tout en feuilletant nonchalamment une circulaire qu’elle ne regarde pas, écrasée par la chaleur et l’ennuie. Deux ados amoureux ne semblent pas incommodés par la chaleur; ils s’embrassaient à l’aller et ils sont encore là au retour.

 

Jeudi 12 janvier 2012

Lavagem de Bonfim. Je croyais que cette fête aurait lieu après mon départ, mais elle a eu lieu aujourd’hui et j’ai sauté mon tour : le souvenir que j’en ai gardé de l’an dernier fera office (des kilomètres à pied en compagnie de milliards de dévots et de fêtards, une pluie courte et intense qui trempe jusqu’à l’os, un soleil qui sèche à faire suer, le tout se terminant dans une confusion généralisée et bien acceptée des genres et…  des transports collectifs.

Après la plage, ma sieste et une brassée, je suis plutôt allé m’évacher à l’ombre d’un arbre magnifique (quand on se donne la peine de le détailler) pour un parfait café-tarte-au-citron chez Québec Gourmet. Je n’ai pas demandé d’où venait le nom, certain d’une réponse évasive.

 Pour souper, un plat qui s’appelle « restants de frigo ».

 Allez voir les nouvelles photos!

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