Conclusion
Jeudi 19 janvier 2012 – Montréal
Voilà! Je suis arrivé à l’aéroport de Montréal vers 1 h dans la nuit de lundi à mardi. On a attendu une heure avant de passer la douane.
- Dans quel pays êtes-vous allé?
- Au Brésil.
- Très bien. Suivant, next!
Je suis donc rentré chez moi 22 heures après mon réveil et j’étais bien content de trouver une maison chaude grâce à Lucie L. qui était passée plus tôt pour monter le chauffage et me laisser quelques fruits frais, des croissants, du lait et de quoi me faire une salade le lendemain. Ah! Les amis!
Quelques statistiques
Durée du voyage : six semaines
Nombre de vols : huit
Distances parcourues :
Montréal – Miami 2 260 km
Miami – Brasilia 5 790 km
Brasilia – Manaus 1 944 km
Manaus – Belém 1 700 km en bateau (ou 1 300 km à vol d’oiseau)
Belém – Fortaleza 1 136 km
Fortaleza – Salvador 1 030 km
Salvador – Brasilia 1 063 km
Brasilia – Miami 5 790 km
Miami – Montréal 2 260 km
Total : 22 973 km
Budget : j’ai noté toutes mes dépenses à la cenne (en Excel) et le total arrive à 50 $ de moins que mes prévisions (mais les dépenses sont réparties légèrement autrement…)
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J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce blogue en parallèle de mes notes de voyage (parce qu’avec le temps, je sais que j’en oublierai de grands bouts).
Merci aux quelques personnes qui y ont laissé des commentaires; une prochaine fois, j’essaierai de mieux gérer les réponses. De savoir qu’on est lu, surtout quand on voyage seul, confirme la réalité du moment par l’illusion du témoin et ajoute une dimension réconfortante.
(Ce serait sympathique de suivre le blogue collectif de ceux qui iront bientôt à Hawaï, par exemple…)
Voyager entraine aussi une part de fatigue : on doit constamment prendre des décisions, être sur ses gardes, savoir repérer d’instinct ces catholiques qui estiment que de voler un touriste n’est pas un péché, composer avec un environnement différent, communiquer dans une langue non maitrisée; on se trouve en position de vulnérabilité face aux lois et coutumes, on doit se méfier de certaines nourritures et des bébittes, le bruit est omniprésent, etc. (J’admire ceux qui ont voyagé en Asie pendant des mois comme Émilie et Marco par exemple). Mais il reste que j’aime bien ce pays, le naturel qu’on y croise, ses plages, sa musique, sa langue, sa chaleur…
Je me suis parfois un peu moqué du Brésil et j’avais même un running gag avec Carlos : quand on voyait une situation très broche à foin, je disais simplement « Terceiro mundo! » les yeux au ciel, et avec le temps, c’est parfois lui qui s’est mis à le dire… Je pense notamment aux autobus qui roulent à des vitesses folles et dont on a l’impression que pas une seule vis n’est vraiment vissée à fond. Y'a qu'à bien se tenir.
En revanche, à certains égards, le Brésil devance le Canada. À titre d’exemple, la date de péremption des aliments est clairement indiquée sur chaque produit alors qu’au Canada, les compagnies font des prouesses technologiques pour s’assurer que cette information est confuse, présentée sous toutes sortes de formats, quasi illisible ou totalement inexistante. Notre gouvernement ne fait absolument rien pour améliorer cette situation et je ne connais personne qui s’en plaigne. Les fabricants et détaillants sont morts de rire et continuent de passer leurs vieux stocks. Terceiro mundo!
Est-ce que j’aurais pu profiter davantage de ce voyage? Probablement. Mais je n’ai aucun regret : j’ai fait mon tour de bateau, me suis vautré dans la mer, ai arpenté des kilomètres et éprouvé mon confort habituel; j’ai constaté de visu des « ailleurs » et suis plus à l’aise en portugais.
J’ai toujours aimé me trouver « ailleurs ». Je fais rapidement mon nid. Si je peux apprécier les différences géographiques, climatiques, culturelles, etc. de ces « ailleurs », c’est en partie parce que je sais que je reviendrai au Québec, le plus meilleur endroit au monde – en dépit de ses laideurs et misères – pour vivre et d’où rayonner !
Je reprends le travail le 6 février prochain et d’ici là, je me refais une forme tout en laissant se lessiver progressivement mon teint emprunté.
Je nous souhaite encore de riches projets à venir!
Robert H.